Chaque jour le weekend
Mon modèle est une femme incroyablement forte, indépendante et pleine d’idées folles, qui a des taches de rousseur, un singe et un cheval à la maison et qui réecrit le monde à son image.
Je pense que tout le monde connait ce sentiment lorsque, en vacances, on perd complètement la notion du temps et on ne sait plus trop quel jour on est. On vit au jour le jour, il n’y a rien qui vient nous contrarier, pas de RDV auquel on doit assister, pas de vendredi qu’on attend avec impatience.
Et bien que cette période soit teintée d’insouciance, il finit par arriver ce premier lundi après les vacances ou le weekend, qu’on appréhende tellement. Et plus il se rapproche, plus on y pense.
Je voulais conserver ce sentiment d’insouciance au quotidien.
Je ne voulais plus me poser la question de quel jour on est. Je ne voulais plus que cela joue un rôle dans ma vie. Je voulais réécrire le monde à mon image !
Je ne veux pas dès lundi, rêver de la fin de semaine. Vivre pour le weekend ou les vacances. Je ne veux pas dimanche soir m’angoisser du lundi matin qui approche. Je veux des vendredis et des weekends tous les jours, peu importe ce qui est écrit sur le calendrier. Je veux me réjouir chaque matin de la journée qui arrive et chaque soir du matin à venir.
C’est ce qui me poussa petit à petit vers la création indépendante, et qui me permis de me rapprocher de cet objectif. J’ai progressivement diminué mon temps partiel pour finalement ne plus faire que quelques heures par semaine, et l’année dernière j’ai finalement démissionné. Depuis je consacre mon temps à Petricor. Je décide moi-même chaque jour de ce que je fais, quand, où et comment. J’ai remarqué par exemple qu’il y a pour moi une grosse différence entre me lever chaque matin pour un emploi de salariée et me lever chaque matin et décider de ma journée. Et même si en réalité je me lève aujourd’hui plus tôt qu’avant et je suis quasiment tous les jours à la même heure à l’atelier, je sais que je peux boire mon café le matin aussi longtemps que je le souhaite, comme je le souhaite et que je peux prendre le temps qui m’est nécessaire pour me réveiller. Cela me donne le sentiment que mon environnement s’adapte à mon rythme et pas l’inverse. J’ai atteint mon objectif de n’avoir plus que des weekends au quotidien.
Naturellement j’ai quand même des RDV auxquels je dois assister et des commandes que je dois réaliser. Mais je n’ai plus ce sentiment d’obligation, car c’est moi qui en ai décidé ainsi. Ces dernières années, j’ai aussi appris à refuser les demandes dont je n’avais pas envie. J’avais beaucoup plus de mal au début.
Cette liberté, que l’indépendance m’offre, signifie aussi que je ne m’arrête jamais vraiment, je n’ai pas de réelle fin de journée et je ne peux partir en vacances que si quelqu’un gère mon site internet pendant ce temps. Mais ça me convient et ça en vaut la peine. Je ne vois pas les aspects négatifs que certains pourraient ressentir.
Une semaine sans voir passer les jours, veut aussi dire que je suis souvent à l’atelier les samedis et dimanches. Mon travail est mon hobby, ma passion, et c’est tout naturellement que j’y passe mes weekends. Avec le temps, j’ai constaté que j’avais besoin de faire des pauses malgré tout, et que je devais prendre du temps pour ça. C’est un sujet sur lequel je travaille encore.
Ces dernières années, je me suis rapprochée de plus en plus de mon modèle car j’ai réécrire mon monde à mon image. Et mon prochain objectif est d’intérioriser et mettre en pratique ce que la créatrice de mon modèle a si joliment dit : « et ensuite il faut aussi prendre le temps de rester assis et de contempler ». Comme vous avez raison, Mme Lindgren